Prendre une sculpture, la mettre dehors, sur une table, au soleil.
Reculer un maximum, au moins à trente mètres.
C'est là qu'on voit ce qui ne va pas.
C'est là qu'on cesse d'avoir des doutes.
Qu'on met le doigt sur le hic.
Prendre la sculpture, la rentrer dans l'atelier, en sachant exactement ce qui doit être fait.
La grande scie en acier tranche une tête.
On la présente telle qu'elle devrait être pour avoir de la gueule, et on procède à la greffe.
A nouveau, la scie entre dans le plâtre au niveau de l'ombilic et on se retrouve avec deux morceaux.
A nouveau, on présente le buste au bassin, on ajoute quelques centimètres .
Et c'est le tour des bras, des cuisses.
Les fesses sont léchées, encore et encore, par la truelle chargée de plâtre. Le spalter peaufine.
La fraise rotative taille les clavicules, la lame du couteau retravaille la sensualité d'un sein.
On laisse sécher.
On remet au soleil et le recul rend son verdict: ça colle !
Alors on retourne à l'atelier et on affine le total: une chevelure idoine, une expression.
Le rouleau d'atelier dévide la toile émeri numéro 80. On modèle le visage. L'Opinel taille le plâtre, ici et là.
Lumière rasante en balade sur la sculpture plongée dans la pénombre. Verdict: bonne base de travail pour la suite. Le bronze sera une magnifique récompense, mais patiente encore un peu.
Pas une nouvelle sculpture. L'ancienne, remasterisée. Quel pied !

posted by admin at 22:53
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Saut du lit et allumage des marmites à cire. Première et Back-up.
Une heure plus tard, la journée commence. 9 heures quasi non stop pour garnir sept moules et retoucher ensuite cinq cires.
Pas à se plaindre. Il faisait très beau et ce fut une vraie partie de plaisir, d’autant que j’ai fait en sorte que les pièces soient mieux que les originaux.
Le bronze mérite toujours qu’on lui donne le meilleur dont on soit capable un jour donné pour ne pas regretter plus tard.
Le temps d’affinage était écoulé. A la reflexion, je vais même devoir refaire certains moules à partir du bronze. Quel paradoxe ! Mais ça vaut le coup.
Vivement demain !
posted by admin at 22:46
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A part les finitions à la toile, la sculpture est terminée et méconnaissable.
Gardé le tronc et sa jolie cambrure.
Refait la tête donc, les deux bras qui ne sont plus "en l'air"
Refaçonné le dos qui du fait du changement de position des bras n'était plus en adéquation.
Refait la poitrine qui n'était plus aux normes européennes nordiques. LOL
Retravaillé les mains.
Egalement la chevelure. Je ne sais pas si elle récupèrera sa casquette.
Globalement, on peut dire qu'elle est belle, très belle même par rapport à celle à laquelle elle succède sur les rayonnages.
la voici après et avant: je me demande…???

On dira que j'aurais mieux fait d'en faire une toute neuve de A à Z
Sans doutes.
Mais quand on revisite un travail, on ne sait pas exactement l'étendue de la tache à accomplir.
posted by admin at 11:52
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Pas de sculptures nouvelles.
On prend les vieilleries et on les retravaille quand c'est nécessaire.
Couper une tête, lui rallonger le cou et la remettre en place.
Reprendre le visage.
Couper les bras, récupérer les mains, et donner une nouvelle attitude à l'ensemble.
Avec d'autres bras, directement au plâtre et à l'Opinel.
Couper les pieds, les rallonger et les recoller.
Reprendre le galbe d'un sein, puis de l'autre.
Mettre en plein soleil, sur une grosse traverse de chemin de fer en chêne surchauffé.
Attendre que l'eau du gypse s'évapore, et poncer.
Attendre encore avant de déguster, ou de benner.
Pour l'instant, ça semble aller.
On verra.
J'en ai pas d'autre à reprendre pour le moment.
Me annoyo, e quando me annoyo ho fame…
posted by admin at 22:18
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Que du vieux !
Une sculpture me tracassait dans ses proportions. Seins trop petits (à mon goût). Je les ai donc refait et ensuite ai sorti la mignonne de l'atelier pour la mettre au grand air et prendre du recul. Stupéfaction: trapue la miss ? Pour vérifier, la scie. Coupe transversale à hauteur du nombril et présentation avec quelques centimètres de plus.
Le résultat était visuellement bien meilleur. par rapport à la tête, que par ailleurs j'aurais pu refaire pour me simplifier la vie. Sauf que j'avais déjà beaucoup travaillé ce qui va dessus: le chapeau.
Bref, j'ai rajouté une longueur à mademoiselle qui du coup respire mieux. Beaucoup mieux, d'autant que je lui ai donné beaucoup de volume de partout.
Il a fallu tout recharger au plâtre et tailler. Alonger les bras, les tibias, les cuisses, élargir le bassin, la ceinture scapulaire.
Après des heures de boulot, le résultat devient interressant, beaucoup mieux proportionné. ça respire mieux.
Mais peut être que dans huit jours…
Faudra que je compare sur les photos: avant-après.
Toujours est il qu'on peut vraiment faire du neuf avec du vieux.
Du coup, le volume étant plus important, les travaux de moulages, complexes, vont prendre du temps. Mais le fondeur va se frotter les mains.
Quelques jours au soleil et ensuite, il restera à poncer. A moins que je laisse "brutus" . C'est parfois sympa comme résultat
Morale de l'histoire: toujours se hâter lentement et laisser le travail s'affiner dans un coin, comme un fromage. ça évite e gaspiller de l'elasto, du temps et du bronze pour un résultat qu'on regrette un jour.
Parenthèse qui n' a rien à voir: Je plains vraiment DSK dans cette triste affaire.
posted by admin at 17:17
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Certaines de mes sculptures dérogeront à la tradition de l'édition huit plus quatre et seront en fait, des pièces uniques certifiées.
Ceci a une contrepartie, naturellement. Mais tant pis. C'est ainsi. Trop long de faire des cires et de les retoucher et certains collectionneurs ne m'en voudront pas.
Ma Gauloise ouvrira cette nouvelle période. Me resteront les originaux, à moins qu'on ne me demande de les détruire avcec le moule. Pas impossible.
D'un autre côté, j'inaugure une nouvelle période puisque je vais jeter une passerelle entre la peinture et la sculpture, en faisant en sorte que l'une apporte à l'autre ce qui lui manque naturellement, tout en restnt dans ce qui m'inspire tout particuièrement: les métaux. Aluminium, Inox, Cuivre, Titane, pour réaliser des panneaux tridimensionnels variés. Un régal de créateur.
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Tole forte ajourée, présentée sur un mur blanc
posted by admin at 17:40
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Douleur terrible au coude. Diagnostic: tennis elbow.
Ca ne touche pas que les tennismen, comme on pourrait le croire.
Mouvements de pronation et de supination, et voilà le résultat quand les tendons sont fatigués. Normalement c'est repos complet, sauf que j'ai pas pu m'empécher d'en faire une de plus. La dernière comme disent les ivrognes. "One last for the road".
Sauf qu'il n'y a pas de ligue des sculpteurs anonymes. Alors, en principe c'est chaque fois la dernière, et chaque fois la rechute. Relaps comme on dit. C'est trop bon. Pas tellement le moulage, mais le résultat… Dieu que c'est bon. Le moule qui se fissure et l'oeuvre qui apparait peu à peu. Une braise qu'on applique sur le coude. Sensation de brulure, mais on oublie, on occulte, on se concentre sur ce qu'on fait. On est "total-addict" et on pense déjà au prochain shoot, et à cet artiste qui brûlat jadis, tout son mobilier pour réussir la fonte de son oeuvre. Rien d'autre ne compte. Et quand le résultat est là… qu'on se dit qu'on en a enfin sorti une belle, une qui a de la gueule, on dit qu'on ne rechutera plus, en fin peut-être plus, ou plus encore, ou juste pour une petite. Mais au fond, on sait qu'on a ce vice impuni. Pas la lecture, mais la sculpture.
posted by admin at 14:21
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Une petite dernière, la première de 2011.
cent cinq centimètres.
J'arrivais pas à décoller mon regard de sa silhouette.
C'est pareil à chaque fois que j'arrive dans l'atelier et que son contour se détache dans le contre jour de la fenêtre.
Pas mal réussie, quoiqu'il lui manquât encore ce que je lui ajouterai sur sa réplique en plâtre.
En revanche pour le nom, je ne sais pas encore.
J'attends qu'elle me parle.
Pourtant je l'aurais bien appelée "ma gauloise".
posted by admin at 19:32
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Ce qui est interessant quand on est un artiste, c'est de créer. Un vrai pléonasme.
Ne jamais se contenter du résultat et des apparences, et rentrer dans la matière. Tenter de se l'approprier, de la faire sienne, la comprendre pour qu'elle donne le meilleur d'elle même. Je ne sais pas si on me capte, mais je me comprends.
Ceci fait que je recherche, outre le fait de trouver des choses originales, des techniques, des procédés, des matériaux, qu'il s'agisse de nouveautés ou de détournements. Histoire de faire des expériences pour voir ce que ça donne.
On en arrive au point où la création, la forme, devient secondaire, presque la toile blanche d'un peintre qui a reçu son Gesso en hors d'oeuvre, et attend les plats principaux, car force est de constater que l'oeuvre n'est pas grand chose tant qu'elle n'a pas reçu le baptême des couleurs. En cela je dirais presque que les patineurs de bronzes sont les véritables artistes.
Bref, j'en suis au stade, où je me rend rend compte de l'extrème platitude de certaines de mes anciennes sculptures. L'équivalent de ce qu'on appelle en peinture, avec juste raison, des croutes. Mais il faut bien passer par là et ne pas se formaliser
quand quelqu'un les qualifie ainsi fort justement. C'est ainsi que l'on doit faire pour progresser, tout comme un petit enfant.
Mais j'aurais bientôt des projets pour ces fameuses croutes. Pour les tableaux, c'est simple: soit on efface, soit on repeint. Les sculptures, soit on les prend, et on les casse. Ou bien, on les fait évoluer comme les choses inachevées quand c'est possible.
posted by admin at 22:21
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Recherche et développement
C'est un peu aussi ça la vie d'artiste
Comment faire des résines qui aient un aspect de surface qui me convienne ?
J'ai trouvé une solution qui me convient pour le moment.
Mais j'en a d'autres à tester.
Je le ferai sur de plus grandes pièces.

posted by admin at 12:04
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