Frederic Clerc-Renaud, sculpteur bronze

Sculpteur bronze certes, mais aussi artiste peintre et designer

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Friday, December 31, 2010

Sacrés galeristes…

J'ai contacté des galeries. C'est pas inutile. On ne peut pas être partout.
Courriels et téléphone.
Parfois on a l'impression de les réveiller en pleine nuit.
Parfois, et même rarement, ils répondent. Lapidairement.
Mais on a jamais l'impression qu'ils ont la cafetière à porté de la main, ou un fauteuil confortable pour vous inviter à vous asseoir.
Pas forcément utile de se présenter. 
Il suffit de leur dire que vous êtes artiste et ils vous répondent qu'ils sont blindés, que l'écurie est pleine, qu'ils ont sélectionné le meilleur de l'art, qu'ils n'ont rien laissé au hasard, et, sous entendu, s' ils ne vous ont pas repéré, c'est forcément que c'est pas bon. 
Bref, après ce coup de massue, fatal, mais vivifiant, vous vous demandez pourquoi ils n'ont pas été curieux. Pourquoi ils n'ont pas fait correctement leur travail, juchés sur leurs à priori. Bref, pourquoi ils n'ont pas cherché à en savoir plus.
Normalement, les compagnies pétrolières ne se contentent pas de forer un puis. Elles en cherchent d'autres, encore et encore, comme si elles avaient peur de manquer. A juste titre.
Mais là, non. 
Normal d'entendre régulièrement des commentaires du style: 
"la galerie Armoire ? Non !on y allait de temps à autres, mais c'est toujours les mêmes artistes. Vus et revus. Donc on y va plus."
Et puis, j'ai aussi les commentaires de gens qui s'étonnent, au cours d'un vernissage personnel, de savoir que je ne suis dans aucune galerie française. De bons samaritains improvisés qui jurent par leurs grands dieux, qu'ils vont intercéder pour moi dans telle ou telle galerie, "parce que vous le valez bien" et que blablabla, le galeriste, blablabla…
Libre à eux. Nous on sait bien qu'un cours de pipeau ça déstresse.
Alors finalement, on fait comme la plupart des autres artistes: on se débrouille comme on peut. On fait la planche en regardant passer, au large, les gros transatlantiques.
Alors, ça sert à quoi de se décarcasser ? Pourquoi un webesaïte ?
Finalement, on apprend, ce qu'on sait déjà: "c'est la crise !" "on voit pas un chat", "les clients sont absents" (de pas mal de galeries). Sur une même place, à la même heure, une galerie est désespérément vide, alors que sa voisine est pleine à craquer.
Et oui ! Il y a l'art "IN" et l'art "OUT".
Les galeristes balisent.
Quand ils sont dans la poix, ils essaient des cocktails. Un peu de celui ci, un peu de celui là, un zest de machin, et une grosse louche de Bidule. C'est comme ça qu'on comprend qu'il y a des incontournables. Des piliers de l'art. Pas forcément des cadors, mais "bankables" et qui assurent le fond de roulement de la boite. Autour, une petite garniture, qu'on essaie, pour voir.
Des artistes rapportant leurs aventures, disent avoir retrouvé leur paquet de toiles à l'endroit même où le galeriste leur avait demandé de les déposer afin de les examiner. Même pas ouvert. Les boules… 
La presse ? Chouette! qu'on se dit en se frottant les mains. Sauf que ceux qui achètent ces revues, sont les artistes. 
On va quand même pas faire comme les Arvernes d'Astérix qui se vendent le charbon entre eux, non ?
Mais moi, je m'en fais (presque) pas.
Je lis la méthode Coué le soir et celle du docteur Murphy. et je réfléchis à la prochaine sculpture.
Qu'elle soit encore plus belle que celle que je viens de terminer.
Chaque fois, je me dis que c'est impossible.
et pourtant…
Et ça, c'est grâce à mes amis les galeristes.
Pas à l'apéro ?
Alors, on ne touche pas au dessert !

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posted by admin at 20:38  

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