Frederic Clerc-Renaud, sculpteur bronze

Souvent, quand je me ballade en ville et que je flâne devant les vitrines, je regarde non pas les fringues, mais, déformation professionnelle oblige, les mannequins en résine.

Si certains, en plastique, sont vraiment vilains, d'autres en revanche sont tellement saisissants de réalisme, et si bien faits, qu'on se demande pourquoi on n'en voit pas en bronze dans les galeries d'art, d'autant que la plupart du temps, ils sont bien mieux faits que tout ce qu'on peut y trouver en grandeur nature. Même pas besoin de comparer. Mais comment font-ils ceux qui les fabriquent ? Moulage sur nature ? Pourtant, les tailles mannequins de un mètre quatre vingt…même si ça existe…en général de telles filles sont anorexiques et relativement squelettiques. Des cintres sur aiguilles. Rien à voir avec ces ersatz plus proches des canons de la beauté des années quatre vingt dix que des tendances morbides actuelles.
Peut-être est-ce en réactions que les galeries exposent de plus en plus de sculptures "saucissons" bariolées. On les comprend ! La France n'est elle pas avant tout le pays de la bonne chair, du boudin aux pommes, et de la quenelle ?
Mort de rire !!!

Je suis en train de terminer le contre moule en résine époxy pour "Tendre Poison"
Reste à couler les deux membranes en élasto.
Ensuite, tout est possible.
Soit des bronzes patinés.
Ou des résines colorées, marbrées, irisées
Il est également envisageable de vous proposer des oeuvres embellies avec des feuilles d'or vingt-quatre carats, du palladium, du cuivre, de l'argent.
Tout est possible et rien n'est jamais trop beau pour sublimer l'Art.

Et ,tant pis pour le risque de tomber dans le "Kitsch"
Vive l'Art !

Je suis en train de faire un agrandissement d'une de mes toutes dernières créations. Taille doublée, ce qui fait qu'elle est huit fois plus volumineuse si je sais compter.
Pas une mince affaire. D'autant qu'il n'est pas question d'utiliser des instruments d'agrandissement du genre pantographe de sculpteur, mais de faire en grand, en mieux, dans les détails et la richesse créative. Une nouvelle sculpture, avec un nouvel intitulé.
Beaucoup de matière, d'où la nécessité de faire certaines parties creuses.
Toujours pas d'armature, malgré sa taille de soixante centimètres du sommet de la tête,  au socle, sachant qu'il s'agit d'un personnage en tailleur.
Je suis aux deux tiers du travail prévu, et je pense que le résultat sera à la hauteur de ce que j'espère: faire en sorte que cette sculpture entre dans le "Top Ten"de mes plus belles sculptures.
Pour l'instant elle est belle, en attendant d'être sublime…

Je la verrais bien un jour, devant l'atelier, en résine, en deux mètres de haut, dorée…

presque habitable.

deux heures plus tard (20h00), retour du frigo pour dégivrage…

encore bien avancé. Reste la phase ultime, demain peut-être, car si réaliser un beau nu est une condition essentielle, elle n'est pas suffisante.
Je sais pas pourquoi, ces temps je ne supporte plus de voir des sculptures de nus. A moins qu'ils soient particulièrement réussis. Rare ! Et encore…

Je sais pas encore comment je vais l'appeler en définitive, mais elle est belle. 
Un beau bloc. de quatre-vingt centimètres de haut. Peut-être plus dans sa version définitive.
Une belle attitude.
Encore un peu d'affinage sous cloche, mais après les clichés photos et demandes d'avis des uns et des autres, et les reprises successives, je l'ai faite tourner, et il m'est apparu qu'elle semble bien sous tous les points de vue.
Pourtant c'était pas gagné dans la pose que j'avais choisie. Travailler sans modèle demande de l'imagination et pas mal d'ajustements pour obtenir quelque chose de cohérent. que le compas valide.

Je l'ignorais.
Il y a une version allégée de "Poison" de Dior, et c'est "Tendre Poison". Tant pis ! Désormais il y aura une sculpture signée F.Clerc-Renaud. C'est vrai que les femmes sont parfois de vrais poisons, mais comme dirait l'autre, en parlant du Whisky "Lock-Lomond": "un poison qui tue lentement" mais dont on ne peut pas se passer.
Je l'ai gâté cette sculpture. Sans la pourrir, je lui ai donné beaucoup. 

Un assemblage de grâce, de légèreté , nappé de sensualité, le tout, avec le  soucis de ne jamais tomber ni dans la vulgarité, et encore moins dans la banalité., et de faire quelque chose qui allie simplicité et sophistication, tant au niveau technique qu'esthétique, sans poser de problèmes insolubles au fondeur qui sera chargé d'en faire un bronze.

Bon, Eric, si jamais tu lis cet article, je pense à toi. Je  prépare de quoi faire plaisir à tes fondeurs.