Prendre deux mois de distance avec la sculpture ?
impossible.
même quand je suis fatigué de mouler, j’ai encore envie de sortir autre chose, juste pour voir si j’ai pas perdu la main par rapport à la précédente, et peut-être, inconsciemment, par peur de manquer de quelque chose.
Bref, j’en ai commencé une nouvelle, qui a fini, en motte.
Avec en prime un sentiment de ras-le-bol.
Malaise passager.
La dernière, bien finie, traitée en aspect bronze patiné, à s’y méprendre, alors qu’il ne s’agit que de plâtre, m’a donné l’envie, et non pas le courage, de surmonter l’échec, et de recommencer.
Celle qui a fini en motte n’aurait pas été vilaine, mais probablement peu intéressante, encore que cela soit très subjectif. En fait chaque fois, je me pose la question de savoir si j’aimerais avoir ce que je propose de créer.
La nouvelle, qui sera un modèle de zénitude, est déjà bien avancée dans les masses et le visage semble acquis dans les grandes lignes. Reste encore beaucoup de travail, toujours sans oublier que sous la peau et les muscles, il y a des os et des tendons. Détail qu’il n’est pas inutile de souligner.
Enfin il s’agira, comme toujours de trouver ce petit truc, quasi invisible, qui fait que.
ça va venir, car cette sculpture est déjà en train de se donner à moi. Néanmoins, il n’est pas du tout certain qu’elle me fascinera autant que celle que j’ai faite et que j’ai appelée Naomi.
